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26 décembre 2025 | 17:12 CET

Qu’est-ce qu’une bonne localisation sur le marché des bureaux ?

Éléments de réponses à travers une étude Kardham
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Bureaux à La Défense (CoStar)

La localisation des bureaux est un puissant levier d’attraction et de rétention des travailleurs. Ce que veulent les travailleurs franciliens a fait l’objet d’une étude de Kardham construite autour du travail doctoral sur les stratégies de localisation des entreprises de Mathieu Obertelli, doctorant à l’université Paris Dauphine-PSL.

Menée sur 970 salariés représentatifs des actifs franciliens, cette étude visait à analyser les déterminants d’une localisation satisfaisante pour les travailleurs de bureau. Et celle-ci démontre qu’une bonne localisation n’est plus seulement une affaire d’adresse, mais aussi d’expérience vécue : accessibilité, proximité, sentiment de sécurité, vie locale, télétravail, etc.

L’accessibilité, variable clé

L’accessibilité est la variable clé de la satisfaction du quartier de travail : 73 % des sondés satisfaits de leur quartier de travail le sont également vis-à-vis de leur trajet. Mais sans surprise, le temps de trajet domicile-travail contribue grandement à la satisfaction du trajet : 85 % des travailleurs qui ont une durée de trajet inférieure à 30 minutes sont satisfaits de leur trajet domicile-travail contre 49 % pour ceux qui mettent plus de 30 minutes.

Les aménités, un critère important de satisfaction

Les aménités, c’est-à-dire l’ensemble des atouts spécifiques d’un quartier, font partie des critères de satisfactions des salariés. « Plus le quartier est bien perçu par les travailleurs, plus ils en sont satisfaits », indique l’étude. Ainsi, 87 % des travailleurs qui apprécient l’architecture des bâtiments sont satisfaits de leur quartier de travail contre 23 % pour ceux qui ne l’apprécient pas. Par ailleurs, 83 % des travailleurs qui sont satisfaits de l’offre de restauration dans le quartier en sont satisfaits. 81 % des travailleurs qui sont satisfaits de la présence d’espaces verts sont satisfaits de leur quartier.

Enfin, l’influence des aménités dépend aussi du sentiment de sécurité des travailleurs. 75 % des travailleurs qui se sentent en sécurité au sein de leur quartier de travail en ont une bonne image tandis que c’est le cas pour seulement 9 % de ceux qui ne s’y sentent pas en sécurité.

L’implantation, un atout majeur, mais… relatif

Sans surprise, le Quartier central des affaires est plébiscité des travailleurs. 88 % qui y travaillent sont satisfaits de leur quartier de travail pour 70 % pour l’ensemble des travailleurs en dehors. Contrairement aux idées reçues, indique l’étude, les travailleurs de La Défense sont satisfaits de leur quartier de travail à 85 %. Son problème majeur ne tient pas de son offre de bars/restaurants : 69 % des travailleurs de La Défense sont satisfaits de l’offre de bars contre 45 % pour les travailleurs franciliens en dehors de Paris. C’est plutôt son accessibilité : 38 % des travailleurs de La Défense sont satisfaits de leur trajet domicile-travail contre 65 % en moyenne régionale.

Plus que l’accessibilité, c’est bien la proximité qui est le nerf de la guerre, puisqu’elle permet d’améliorer sensiblement la satisfaction d’un quartier de travail. À Saint-Denis, moins d’un sondé sur deux apprécie son quartier de travail, l’un des plus faibles scores relevés dans l’échantillon. En revanche, lorsque l’étude s’intéresse aux sondés qui travaillent à Saint-Denis et qui habitent à moins de 15 minutes de leur lieu de travail, plus de 75 % d’entre eux apprécient la localisation de leur lieu de travail, ce qui est même légèrement supérieur à la moyenne régionale. « En plus d’améliorer la qualité du trajet domicile-travail, la proximité géographique augmente la probabilité pour les travailleurs de s’identifier à leur quartier de travail et d’en apprécier ses aménités », explique l’étude.

Le télétravail, amortisseur d’insatisfaction

Le télétravail, quant à lui, permet de lisser un trajet domicile-travail peu satisfaisant : 38 % des travailleurs qui n’apprécient pas leur trajet domicile-travail et qui ne télétravaillent pas ne sont pas satisfaits de leur quartier de travail, contre 29 % pour ceux qui n’apprécient pas leur trajet domicile-travail, mais qui pratiquent au moins une fois par semaine le télétravail.

Conclusions

« Une bonne localisation pour les travailleurs de bureaux ne renvoie pas à un quartier précis, mais plutôt à une liste restreinte de besoins qui rythment le quotidien des travailleurs. Le trajet domicile-travail, la vie dans le quartier par le biais des bars, des restaurants, des évènements culturels ou encore la présence d’espaces verts sont les facteurs qui contribuent le plus significativement à augmenter la satisfaction des travailleurs de bureaux », conclut l’étude.

« Cette étude illustre pleinement notre conviction : pour comprendre ce qui fait un “bon” lieu de travail, il faut regarder bien au-delà des mètres carrés. Il faut le dehors – le territoire, ses mobilités, ses aménités, ses identités – et du dedans, c’est-à-dire l’expérience vécue par les salariés au quotidien. Notre mission, avec cette étude, est de fournir des repères tangibles pour dépasser les idées reçues, par exemple l’idée que certains quartiers seraient “bons” ou “mauvais” en soi. Les données montrent exactement l’inverse : ce ne sont pas les territoires qui changent, ce sont les besoins auxquels ils répondent », déclare Nicolas Cochard, directeur de la recherche du Groupe Kardham.